Vie intime, frustrations, dialogue, fidélité…

Les Françaises et leur mariage : l’amour malgré tout

À l'heure où les modèles familiaux se diversifient et où les rôles au sein du couple évoluent, le mariage reste une institution centrale dans notre société. Si les unions civiles et le concubinage offrent désormais des alternatives légitimes, nombreuses sont les femmes qui continuent de choisir l'engagement matrimonial. En 2024, 240 000 unions entre personnes de sexe différent ont ainsi été célébrées en France, en légère hausse par rapport aux deux années précédentes.

Proche des femmes et de leurs préoccupations, Eve and Co a souhaité explorer la réalité vécue par les Françaises mariées aujourd'hui. Se sentent-elles épanouies dans leur couple et dans leur vie intime ? Quelles sont les principales sources de frustration qu'elles rencontrent ? Comment communiquent-elles avec leur conjoint sur les sujets difficiles ? Ont-elles déjà songé à mettre fin à leur mariage et, si oui, quels facteurs les ont retenues ?

Afin de répondre à ces questions, plus de 1 000 femmes mariées hétérosexuelles ont participé à l’enquête exclusive conduite par l'institut Flashs. Leurs réponses apportent un éclairage précis de la vie conjugale des Françaises aujourd’hui, entre satisfaction globale et irritants du quotidien, communication parfois complexe, sentiments qui se transforment avec le temps et freins au divorce pour celles qui l’envisagent.

 

Un épanouissement largement partagé

 

 

Le score est sans appel : 90 % des femmes mariées interrogées se disent épanouies dans leur mariage. Parmi elles, plus de quatre sur dix (44 %) sont même pleinement épanouies. A l’inverse, 8 % indiquent être peu épanouies et 2 % ne pas l’être du tout.

Les plus jeunes sont celles qui se montrent les plus comblées : 59 % des 18-34 ans s’inscrivent dans la catégorie des mariées « pleinement épanouies », un chiffre qui tombe à 40 % chez les 35-49 ans et à 42 % parmi les plus de 50 ans.

S’il reste fort, le degré d’épanouissement dans la vie sexuelle est légèrement moindre. Ainsi, 80 % des femmes interrogées s’affirment pleinement (34 %) ou globalement (46 %) épanouies dans ce domaine. Plus d’une Française mariée sur cinq (20 %) témoigne en revanche d’une vie intime qui laisse à désirer, dont 6 % indiquent que la leur n’est pas épanouissante du tout.

Là encore, les jeunes générations sont les plus satisfaites, puisque 48 % des répondantes âgées de 18 à 34 ans font état d’une sexualité très satisfaisante contre 31 % chez les 35-49 ans et 32 % chez les plus de 50 ans.

 

Agacement et frustration : les tâches ménagères en tête

 

 

À l’évidence, un haut niveau de satisfaction conjugale n’exclut pas de ressentir plus ou moins régulièrement de l’agacement ou de la frustration envers son conjoint. Ainsi, les trois quarts (75 %) des Françaises ayant répondu à cette enquête admettent éprouver ce type de sentiment, dont 11 % disent que c’est souvent leur cas.

Au premier rang des raisons qui le génèrent, le peu de participation aux tâches ménagères est cité par 45 % des participantes, devant le manque de considération à leur égard (39 %) et la faible implication dans la vie familiale (25 %). Près d’une femme sur cinq (19 %) évoque des tensions liées à la gestion des finances du couple, tandis que 15 % sont irritées par le temps que consacre leur mari à ses amis et/ou à ses loisirs. Enfin, une vie sexuelle insatisfaisante est source d’agacement ou de frustration pour 14 %.

Dans le détail des chiffres, c’est chez les femmes mariées âgées de 18 à 34 ans, les plus nombreuses à avoir des enfants en bas âge, que l’absence d’implication dans les tâches du foyer est la plus mentionnée : 58 % s’y réfèrent, soit 13 points de plus que pour l’ensemble des femmes interrogées.

 

Un dialogue sous conditions

Lorsqu’elles se sentent frustrées ou agacées, les femmes s’en ouvrent très majoritairement à leur mari : 79 % sont dans ce cas, mais moins d’une sur quatre (37 %) le fait systématiquement tandis que 42 % préfèrent attendre le moment propice pour en discuter, ou encore que la tension soit devenue trop forte. Il n’en reste pas moins qu’une femme sur cinq renonce à verbaliser ses frustrations, et ce pour diverses raisons : les plus nombreuses (12 %) estiment que leur conjoint devrait percevoir leurs sentiments sans qu’elles aient à les formaliser, 4 % ne le font pas parce qu’il refuse d’en parler, et 5 % estiment pour leur part que cela n’est pas utile.

 

 

Des émotions plus difficiles à exprimer

Interrogées sur les sujets qu’elles ont le plus de mal à aborder avec leur mari, 37 % des femmes mariées pointent leurs émotions et ressentis, bien loin devant les autres thématiques. Viennent ensuite trois motifs d’échanges compliqués cités dans des proportions quasi identiques : les relations avec la belle-famille (20 %), l’organisation du quotidien (19 %) et la vie intime (19 % également). Dans une moindre mesure, les questions tournant autour des finances (17 %), des projets pour l’avenir (14 %) ou encore de l'éducation des enfants (12 %) peuvent, elles aussi, constituer des points de blocage au sein des couples.

 

L’amour toujours ?

 

 

Pour autant, en dépit d’épisodes d’agacement et de difficultés ponctuelles ou régulières dans la communication au sein du couple, sept Françaises mariées sur dix disent aimer profondément leur mari. Chez 20 % des personnes interrogées, l’affection l’emporte sur l’amour, sentiment plus marqué chez les femmes âgées de plus de 50 ans (24 %) comparativement aux 18-35 ans (14 %). Une part marginale des répondantes exprime au contraire un détachement plus ou moins marqué : 7 % reconnaissent des sentiments plutôt tièdes ou distants, 2 % disent ne plus aimer leur conjoint et 1 % ne l’avoir jamais vraiment aimé.

En cohérence avec les réponses précédentes, les trois quarts des femmes mariées expriment pour leur mari un amour qui a augmenté au cours de leur relation (44 %) ou qui est resté stable (30 %). 18 % constatent pour leur part que leurs sentiments amoureux se sont atténués avec le temps, voire pour 8 % qu’ils ont fortement chuté pour différentes raisons.

 

Fidélité : des certitudes et des doutes

 

 

Frustrations, vie sexuelle peu épanouissante, amour qui s’effiloche avec le temps peuvent constituer un terreau favorable à l’infidélité. En l’espèce, 8 % des femmes participant à cette étude indiquent avoir déjà trompé leur mari, dont 3 % à plusieurs reprises. Si elles n’ont pas franchi le pas, 9 % reconnaissent avoir été tentées par cette éventualité. Plus de 8 sur 10 (83 %) disent être fidèles à leur mari sans avoir eu l’intention d’y déroger. Il est intéressant de noter que ces résultats sont homogènes quelles que soient les générations interrogées.

Si les femmes mariées affirment très majoritairement leur fidélité, pensent-elles que leur mari agit de même ? En l’occurrence, 69 % des Françaises se disent certaines que leur mari ne les a jamais trompées contre 12 % qui, au contraire, savent que cela est déjà arrivé (dont 5 % à plusieurs reprises). Mais près d’une femme sur cinq (19 %) est dans l’incertitude et indique qu’il s’agit d’une possibilité dont elle n’a pas la preuve formelle. Près d’un tiers des femmes interrogées vivent donc avec l’assurance ou le doute d’une infidélité au sein de leur couple.

 

Les finances, premier obstacle au divorce

 

 

29 % des femmes mariées ont déjà eu des regrets quant à leur union, dont 5 % indiquent que cela leur est souvent arrivé. Logiquement, elles sont 30 % à dire qu’elles ont envisagé de divorcer, une perspective qui n’est plus d’actualité pour la plupart d’entre elles (23 %), mais encore présente pour 7 %.

 

 

Parmi celles qui ont pensé à mettre fin à leur mariage sans passer à l’acte, 41 % ont été empêchées par la perspective des conséquences financières qu’une séparation induirait. La crainte de l’impact d’une telle décision sur les relations sociales et familiales (38 %), la force du confort et de l’habitude (34 %) ou encore l’angoisse de devoir tout recommencer (28 %) font également partie des raisons qui ont poussé nombre de femmes à renoncer. Chiffre inquiétant, plus d’une femme sur dix (11 %) indique que c’est la peur de la réaction de son mari qui a motivé sa décision de ne pas mettre un terme à son mariage. 

 

Enquête réalisée par FLASHS pour Eve and Co du 6 au 7 mars 2025 par questionnaire autoadministré en ligne auprès d’un panel Selvitys de 1 000 femmes mariées hétérosexuelles âgées de 18 ans et plus.